Après ABATTAGE, j’ai composé À Dé-Couvert & Vielgestältiglasterhaft (Pervers Polymorphe) à partir de morceaux joués et enregistrés dans les années 1973/1976. Certains sont restés tels quels, d’autres ont été re-travaillés afin qu’ils puissent rester vrais et réellement vivants dans mon souvenir, comme je les avais rêvé à cette époque où Pascal Bouscailloux & Marc Bohy étaient avec moi les protagonistes joyeusement aventureux du groupe Mandragore… |
After ABATTAGE, I composed À Dé-Couvert & Vielgestältiglasterhaft (Pervers Polymorph) from pieces played and recorded in the years 1973/1976. Some have remained as they are, others have been reworked so that they can remain true and really alive in my memory, as I had dreamed of them at that time when Pascal Bouscailloux & Marc Bohy were with me the joyfully adventurous protagonists of the Mandragore band… Still others like for example (ie), originally a music played solo and recorded live, at home in August 1984, for a Super 8 film that is, were invented long afterwards because they had then become necessary. This is a blind version, reduced by a third for the circumstance. Basic Thought also, which is the music for another film, very short film, L'Effort Humain, as well as On See-Side which is a very enhanced cover of the piano piece which already appeared, partly reduced, quite buried in the depths of ABATTAGE. The furtive appearances of the music of Courant d'Air (Marcel Atienzar, Guy-André Lagesse & Georges Petit) & Claude Parle are the result of chance (the re-recording of the magnetic tapes sometimes reserves good surprises) and are made independent of their will. So I played all the music, made all the sound recordings, all the mixes, re-mixes, all the edits, un-edits & re-edits, again & again ... the analog / digital transfer, the editing, all the photographs, the models, the presentation and the layout of News between 1973 and 2020, in various places of the Parisian Suburbs, Paris, Nice, Naples, Corsica & now the Var. This project, started at the end of 1985, would never have seen the light of day without the support and affection of all my family and friends, Simone, Catherine & Nathalie Grumbach & Jean-François Ballèvre in particular, Jacques Berrocal, Jean-François Pauvros & Roger Turner above all, who waited with generous confidence and singular patience for so long for this project to come out of limbo… first of all in the form of a CD in 2001 by the grace of friendship a little surprised by Jacques Oger, then finally now in full size. I am also thinking of Françoise & Mireille Pauthe who stoically supported the composition & recording of On See-Side in their apartment and on their piano (the one of my childhood) in Nice during the spring of 1978. Nor do I forget plus the many years of reflection spent with Patrice Noiville ... Thanks to all. à Robert Wyatt |
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GLORIA GLOOM
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« Penser en stratège, agir en barbare » entendis-je résonner, dans la pénombre familière et matinale de la cuisine à l’heure du café, sur le haut-parleur de ma petite radio, au beau milieu d’autres phrases qui péniblement mettaient en comptes résultats électoraux, accidentés du week-end, récents massacrés ramenés par le ressac de terrifiantes politiques étrangères et autres nouvelles mises en examen diligentées par quelques juges affairés. Alors quoi ? Sens de la formule ? Vaine rhétorique ? Cause toujours, beau merle… Glose-t-on sur le trop apparent pouvoir des mots ? Moque-t-on le sens de la formule ? N’empêche qu’il faudra bien ici encore se déplier selon le sens emprunté par les formules, fussent-elles mathématiques, incantatoires, magiques, surannées ou susurrées mais en soixante et quelques minutes. Abattage (mot n’affichant souvent par coquetterie qu’un seul de ses deux “t”), dans l’usage qu’il en est fait au théâtre, signifie jouer ou danser avec brio; étendu au langage commun, il prend alors le sens d’avoir l’assurance du geste et du langage. Musique n’est pas verbe, cependant ? Certes, mais tout ici fait sens pour autant. Qui n’a vu notre homme des sons enchâssé, comme sentinelle au front entre sacs de sable, derrière son EMS “VCS III”, entre bandes magnétiques et cassettes, entre cut-up et mixage, entre entrées et sorties, entre microphone et galets d’entraînement, ne comprendra le pourquoi du mot d’auteur qu’on pouvait croire écrit seulement pour lui et placé au début de ces lignes. Foussat Jean-Marc ? Lunettes de visée sur montures discrètes et gestuelle mesurée, voilà toute la retenue propre à l’ingénierie des sons. Mais puissance de feu maximum. Non, pas puissance mais rayon d’action ou plutôt portée, car qu’importe la puissance de la bombe quant seul importe « l’endroit où c’qu’elle tombe ». Et pense-t-il en stratège qu’aussitôt il agit en barbare. Foussat Jean-Marc a beaucoup de l’aviateur survolant dans son autogire les pesanteurs du scénario de Mad Max II, faisant choir féroces serpents sur le dos de véloces barbares mais ainsi, sauvage jusqu’au-boutiste, leur ressemblant davantage que le hiératique Max, policier policé jusqu’aux deux bouts de son canon scié. Jean-Marc Foussat appartiendrait-il à une scène ? Au mieux à un théâtre des opérations. Et cet homme n’habite-t-il pas surtout un cockpit ? Potlatch ? Barbarie ? Les deux font la paire comme la botte en l’étrier. Un barbarisme ne se veut-il pas cette faute contre la langue où se forgeraient les mots que celle-ci ne saurait accepter ? Avant cette définitive version, Nouvelles, prolongement de l’Abattage précédent, a circulé sous forme d’un trait-d’unionesque CD-R dont les bits pairs réactivèrent le réseau, talent scout missionné pour faire le tour du propriétaire et circonscrire le théâtre des opérations, ultime reconnaissance d’avant cette offensive de printemps. Il s’orne toujours d’une pleine page cadrant un cordage tendu, entre l’ici digital et l’ailleurs composite qui l’avait vu jaillir, par-dessus des flots sales et tumultueux mêlant, sur l’à-plat de sa jaquette, ocres en boues délavées de gris bleu au carmin de son titre survivant; disque sale et tumultueux, voire out bloody rageous, comme il est écrit sur le Third de Soft Machine, le double album aux couleurs de papier craft* dont l’exubérante Lune de Juin rayonne sur la totalité d’une de ses quatre faces; on pensa alors à ces marines guerrières où les peintres du Grand Siècle célébraient les hauts faits d’armes des amirautés de l’époque. Sur les chantiers navals, l’opération consistant à coucher un navire sur le côté afin de le réparer s’appelle l’abattage. L’habitacle des bolides à voile que pilotent ces téméraires navigateurs poursuivant les vents mauvaisencerclant le globe se nomme cockpit. Et quand la quatrième partie de cet album s’intitule On See-Side, tentant alors toutes les homophonies, on peut se risquer avec Jean-Marc Foussat à un drastique “seaside rendezvous”. Oui mais comment sera-t-il ? « Ouraganesque et dérivant », écrit quelque part Valère Novarina. Jacques Debout * Mot anglo-saxon nommant parfois l’embarcation. |
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Fred Frith |
GLORIA GLOOM
Like so many of you Someone watching us, knows I'm dead Outside my daydream |
"Think like a strategist, act like a barbarian," I heard echoing, in the familiar morning half-lightof the kitchen at coffee time, on the loudspeaker of my little radio, in the midst of other phrases which painfully put into account electoral results, casualties of the weekend, recent massacres brought back by the backwash of terrifying foreign policies and other new indictments carried out by a few busy judges. So what ? Meaning of the formula? Vain rhetoric? Jacques Debout
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Fred Frith |
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