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Jean-Marc Foussat : Synthi VCS3, voix
Fred Marty : contrebasse

 

 

 

extrait :

Souffle !

 

 

 

Jazzhalo

Pour beaucoup de festivaliers brugeois, Jean-Marc Foussat, c'est l'homme discret qui, en arrière scène, enregistre les concerts du Sint-Janshospitaal et de la salle de musique de chambre du Concertgebouw. Au travers de l'interview qu'il avait accordée à Jazz'halo, en octobre dernier, on découvrait une autre facette de sa personnalité: le musicien passionné de dispositifs électro-acoustiques et de musique improvisée, celle-là même qu'il avait découverte en enregistrant Joëlle Léandre, Evan Parker ou Daunik Lazro.
Et quel meilleur moyen pour mettre en lumière cette facette que de créer son propre label: Fou records, sur lequel, après son aventure de Marteau Rouge en compagnie de Jean-François Pauvros et Makoto Sato, il a enregistré des duos avec le saxophoniste Sylvain Guérineau et le batteur Ramon Lopez ainsi qu'un trio avec le saxophoniste américain Joe Mc Phee.
C'est en 2014 qu'il a rencontré le contrebassiste Fred Marty. Après des études classiques, ce natif de Blaye a décidé de se vouer à la musique improvisée et à l'expérimentation: outre une technique poussée en pizzicato et à l'archet, recours aux cordes frappées, notamment en insérant, entre les cordes, des pièces de bois ou de métal. Ce qu'il a illustré dans son album solo Ondes primitives comme dans ses rencontres avec Itaru Oki (tp), Edward Perraud (dm) ou Michel Doneda (sax). Le présent album présente deux longues plages (38 et 28 minutes) issues de deux concerts: le premier 99 rue du Ruisseau, chez Jean-Marc, le second chez Tiasci, début 2015.
Sur les nappes ondoyantes du dispositif électro-acoustique de Foussat, la contrebasse vient tisser sa toile, d'abord en pizzicato puis à l'archet, en montant crescendo jusqu'à l'explosion, avec effets de percussion et de cordes frappées.
Un voyage au travers d'un autre cosmos, hors des sentiers battus.

Claude Loxhay


Preneur de son patenté « free improvised music » radicale depuis des décennies, Jean –Marc Foussat a lancé récemment son propre label , FOU Records, pour publier des concerts qu’il  a enregistrés et aussi sa propre musique. Avec les deux cds Live au Dunois (George Lewis -Derek Bailey - Evan Parker - Joëlle Léandre), aux Instants Chavirés (Annick Nozati – Daunik Lazro – Peter Kowald) et l’album Quod (Joe McPhee – Sylvain Guérineau – Jean-Marc Foussat), FOU Records a frappé fort. Je me suis laissé dire que d’autres surprises sont au programme dont un double Willem Breuker Kollektief du meilleur crû en concert. Mais on aurait tort de prendre le reste de la production de FOU Records sous la jambe. Je viens de chroniquer l’excellent cd « Cuir », un projet remarquable avec les deux trompettes de Nicolas Souchal et Jérôme Fouquet, les clarinettes de Jean-Brice Godet , la contrebasse de Yoram Rosilio et le piano de John Cuny d’une fraîcheur étonnante qui stimule l’attention de bout en bout.  J’avais apprécié le duo de Foussat avec le percussionniste Ramon Lopez, Ça barbare, là !, mais j’ai vraiment aimé ce nouveau duo avec Fred Marty. Le contrebassiste est solide et sait comment s’intégrer dans l’esthétique d’autrui même si on peut dire que les deux protagonistes ne sont pas tout à fait de la même planète. C’est bien cela qui fait le sel de l’improvisation dite libre. Jean-Marc Foussat a travaillé comme preneur du son en améliorant son art au fil des ans et son tableau de chasse est assez impressionnant. Joëlle Léandre, bien sûr, une série d’enregistrements historiques d’Evan Parker avec Paul Lytton et Paul Lovens (Pisa 80 Improvisors Symposium, Incus et The Fetch , Po Torch) , le trio Schlippenbach à Pise (Detto Fra di Noi, Po Torch), Aïda, le génial solo acoustique de Derek Bailey (Incus), le disque le plus radical de la Company de Derek Bailey, Epiphany, Epiphanies `/ Incus. On s’attendait avec une telle fréquentation, que l’art  électro-acoustique de Jean-Marc Foussat se rapprocherait des démarches classieuses et très complexes de Furt, le processing de Lawrence Casserley (avec qui Evan Parker travaille régulièrement) ou le très ludique synthé vintage  de Thomas Lehn. Ou encore les microcontacts hyper sensibles des objets d’Hugh Davies. Que nenni. Mais il n’y a pas que Parker, Bailey et cie comme éclaireurs dans cette musique. Un autre enregistrement culte est révélateur : Catalogue Antwerpen Live, le groupe de Jac Berrocal, avec Gilbert Artman et Jean- François Pauvros à Anvers en 1979, édité par Spalax en 2008. J’y étais, c’était le festival Free-Music du WIM avec une affiche à vous donner le tournis (dont Lacy, Sommer-Gumpert, Irene etMaggie, Phil W et Fred VH). Ces zombies tranchaient dans le programme. C’est plutôt chez Catalogue, Pauvros et cie, qu’il faille trouver une filiation. Bruitisme, un côté brut de décoffrage, fréquences saturées, noise et drone, vibrations mystérieuses, boucles folles, voix hantée… plutôt post-rock expérimental si on veut définir dans un jargon médiatique. Mais est-ce définissable ? Un NoMan’s Land qui tient « ensemble » par l’intuition du contrebassiste Fred Marty, impassible sur le sommet du chevalet ou lyrique par la diffraction des harmoniques qui se tordent sous la pression habile de l’archet. Son art ajoute ce qu’il faut de mystère pour rendre celui de Foussat pertinent et réellement craignos. Ils construisent un monde dans la réalité  secrète des grandes villes, entre entrepôts désaffectés et parkings de semi-remorques sous la lueur blafarde des néons d’une autre temps, jaune surréel se réfléchissant sur les pavés glissants d’une voie abandonnée. Oubliez la notion de chef d’œuvre. Deux sets de concerts. C’est du vrai, du vécu, de l’émotion noire. Ils ne s’agitent pas, mais sont bien campés sur leur territoire, accroché au temps qui se déroule dans l’instant. Je cite J-M Foussat : Nous avons une association où la musique se fait toute seule sans que nous ayons besoin de faire quoi que ce soit de spécial ». Plutôt que de se passer de croissants et de desserts pendant quatre mois pour se procurer la boîte vinyle de Merzbow, achetez un ticket de métro pour aller écouter MarsaFouty en banlieue.
Ce n’est peut être pas un « cédé de référence », Choc, Emoi, Etoiles etc … mais cela donne bien l’envie de ne pas rater leur prochain concert. Le vivant, il n’y a que ça qui compte.

Jean-Michel Van Schouwburg
25 juillet 2015


13 septembre 2015

MarsaFouty - Concerts

Voilà quelque temps que nous évoquons en ces pages le travail remarquable de Jean-Marc Foussat, tant pour ses remarquables enregistrements et ses archives qu'il ouvre au compte goutte pour le bonheur de tous (on pense notamment à ça ou ça, mais aussi à quelques galettes à venir...) sur son label Fou Records que pour son implication dans la musique improvisée actuelle, en témoigne le récent album CUIR avec la bande de Jean-Brice Godet.
Jean-Marc Foussat est un ingénieur du son hors-pair, c'est chose entendue, mais il se double d'un musicien sensible derrière ses machines : des synthétiseurs vintage, des micros... Ou tout simplement comme ici un dispositif électro-acoustique qui permet de malaxer les sons, d'en créer d'outre terre ou de sensiblement modifier les timbres de ses comparses. C'est tout l'enjeu de sa rencontre avec le contrebassiste Fred Marty dont nous avions tant aimé les Ondes Primitives...
Le bois et l'électricité, les boyaux des cordes et les fils des microphone, tout pourrait on dire à l'état naturel, brut, et pas seulement de décoffrage. Voilà l'environnement dans lequel nous convie le duo MarsaFouty, non choisi pour mieux souligner l'intrication des deux musiciens et leur unité pour courir vers l'inconnu.
Concerts porte évidemment bien son nom. Pas la peine d'explications, celles de l'ami Guy Sitruk dans les notes de pochette suffisent à elles-mêmes. Les deux longues plages d'une demi-heure chacune constituent deux lieux, deux concerts, deux rencontres qui font suite à une première discussion né dans les Jazz@Home de Bertrand Gastaut.
Les titres sont des adresses. Des lieux, des atmosphères, des instants.
Dans cette musique qui vous balance dans l'imaginaire à peine a-t-elle commencée, ce sont des données importantes, qui nous relient à une réalité ; celle-ci est lointaine : un chien qui aboie, un souffle, une porte qui grince et claque et devient rythme... A moins que ce ne soit les baguettes de Marty qui donnent ce son si particulier à sa contrebasse.
L'avenir, c'est à dire le son à venir,nous le dira
Il y a une écoute mutuelle, c'est l'évidence, entre les deux musiciens. Elle est exacerbée, mimétique, sur le constant qui-vive. Mais il y a aussi une gourmandise des sons. De se laisser traverser par eux, de leur donner un souffle de vie et de les regarder évoluer dans l'espace du concert pour se donner d'autres allures et se confondre.
Passez cet instant, perdez tous repères.
Ce n'est pas seulement une injonction, c'est une absolue nécessité. L'enregistrement est d'une telle profondeur qu'il faut s'y jeter tout entier, les yeux fermés et se laisser balloter par ce cinéma pour les oreilles. On y croise des abysses de grésillements et des cordes qui sifflent, des voix étouffées comme dans un rêve et du bois qui sonne comme des torrents en furie.
Parfois, on croit reconnaître quelques thèmes dans la magie d'un archet, mais ceux-ci se délitent comme dans une flaque d'acide. Il y a un malin plaisir à se laisser envelopper par le son, à laisser les images mentales nous envahir par l'oreille comme s'il s'agissait d'un psychotrope quelconque.
Dans cette atmosphère ultra-scénarisée, rien ne parait factice. Le monde créé par les deux musicien vit sa vie propre, entre chaos et concorde. Dans "99 rue du ruisseau", il est touffu, inquiétant, sombre. Dans "Tiasci", il est plus chaleureux et est traversé par des lumières aveuglantes. Dans les deux cas, on ressort lessivé et heureux d'une telle confrontation.
Une expérience indispensable...

Et une photo qui n'a strictement rien à voir...

112-Vaca-Valcarlos

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Thursday, October 15, 2015

MarsaFouty, Concerts



Jean-Marc Foussat is one of the most inventive and important electroacousticians on the European avant-improv scene today. Fred Marty is a double bassist of distinction. MarsaFouty is the combination of the two together. Concerts (FOU CD 011) consists of two long live performances of the duo at the beginning of this year.

It is a explorative program of subtlety and wide sonic expanse. Foussat generates a soundscape of altered acoustic and electronic events via analogue synth and other devices. Marty responds with bowed and pizzicato bass improvisations that extend the panorama and create independent lines and textures. The result is live new music in the advanced realm, more so than "jazz" per se.

These two performances bring us two contrasting essays in timbre and flow, "psychoactive" two-way interactions that give the listener a sort of narrative in abstractions, a story of a non-verbal situational sort.

As such this is an excellent contribution to the now decades-old tradition of spontaneous new music compositions that we can trace back to MEV, AMM, Il Gruppo, and perhaps some of Stockhausen's group electro-improvisations from the '70s. MarsaFouty go their own way with this "tradition" and give us a satisfying and fascinating narrative panorama.

If you are not familiar with this sort of new music, this may startle you, as any of it would. But it is well inspired and effective, poetic and dynamic whether you are an experienced listener in this realm or a beginner. It gives you a good start if you are new to it all; it provides you with a fine addition if you are an acolyte.

Happy listening!

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