Joëlle Léandre : contrebasse, voix

 

 

 

extrait :

No Comment 1

 

18 février 2016

Joëlle Léandre - No Comment







Joëlle Léandre : contrebasse, voix


On connaît l’attachement de Joëlle Léandre aux rencontres, à la confrontation des genres, à l’impromptu. Parallèlement à cela, l’expression en solo a toujours représenté une partie importante de son travail. Une manière de s’inventer des mondes qui peuvent se suffire à eux-mêmes comme être confronté à d’autres. A plusieurs, tout n’est que question d’écoute. Mais lorsqu’elle est seule, la musique est une introspection autant qu’un laboratoire, et certaines œuvres en solo, je pense notamment à Urban Bass, constituent d’ailleurs des jalons importants de son imposante discographie.

Le label Fou Records, dont le catalogue mérite d’être exploré par toutes les oreilles curieuses et les amateurs de musiques improvisées, réédite ces plages enregistrées en live entre 1994 et 1995. Une musique dont la magie n’aura pas été érodée les deux décennies passées. 

Comme souvent avec la dame, ce disque est une photographie. Ce n’est pas pour rien que ses traces phonographiques sont si nombreuses. Capter la musique qui jaillit d’une personne, c’est un peu comme saisir par l’écriture de la lumière une expression, un regard. A ceci près que la musique bouge, toujours. Des profondeurs graves de la contrebasse, sollicitée à coups d’archets vigoureux, jusqu’à ses hauteurs flutées, des grincements pleins de vibrations qui font naviguer les sons sur la tessiture étendue de l’instrument aux délicates vocalises dont le timbre se mêle au chant des cordes, tout dans la musique de Léandre est prétexte à développement. Tout est à la fois disposé avec logique et livré sans préméditation. 

Parmi ces magnifiques instants, un mystère. Celui des trois parties de contrebasse distinctes de « No Comment 6 ». Mais soyons lucides. L’élucider ne satisfera que notre goût du rationnel. Continuer de l’écouter avec la tête dans les nuages, sans se soucier du « procédé de fabrication », est ce que m’ordonne de faire mon moi-rêveur. C’est si beau que je lui donne raison.
Publié par Stéphane
   
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Thursday, March 10, 2016

Joelle Leandre, No Comment, 1994-95

Joelle Leandre is a bassist without peer in avant-free jazz-new music realms. I mean that others may approach her virtuostic sense of extension and mastery on the acoustic bass-contrabass but nobody is quite like her. My "Exhibit A" is the recently issued live solo performances she did at jazz festivals in Ragusa, Italy and Vancouver, Canada in 1994-95. It is available in full sound and impact on the CD No Comment (Fou Records CD 14).

It is her bass and vocals carrying forth with brilliance and discernment in nine segments. If you need to be reminded, her vocalizations intertwine with bass effervescences in beautifully virtuoso ways, like nobody else. And some of those moments here rank with her very best. But of course that is also true of the bass improvising itself, whether with bow or pizzicato, or both at once.

And in the course of this nicely packaged album you get some of Joelle's finest declamations, a real stunner of a set. She is master at utilizing a broad swath of extended and conventional ways of getting the bass to sing and then adds her voice now and again for something that assuredly does NOT sound like Slam Stewart (hello, do readers have any idea who I mean?) but sounds unmistakably like herself.

Anyone who loves the sound of the contrabass in its fullest potential will find this a bracing and even exhilarating listen! Do give it your ears, if you can!

TomaJazz
mayo 20, 2016

La contrabajista Jöelle Léandre cumple 65 años en 2016. Su carrera, que se extiende durante cuatro décadas, continúa desarrollándose, incansable. Año tras año su discografía (que supera las 150 referencias), va aumentando gracias a la incorporación de nuevas grabaciones. 2016 no es una excepción. La puesta en circulación de nuevo del CD a contrabajo solo No Comment (Fou Records), la nueva entrega del MMM Quartet titulada Oakland / Lisboa (Rogue Art), y Can You Hear Me? (Ayler Records) al frente de un tenteto de músicos pertenecientes a una generación anterior a la de Léandre son tres formas magníficas de adentrarse en distintas facetas del universo creativo de esta artista del sonido.

Digisleeve

No Comment (que recoge sendos conciertos en Canada e Italia en 1994 y 1995), ya se había publicado con anterioridad en el sello canadiense Red Toucan. Con distinta portada, pero con el mismo contenido sonoro, ha sido reeditado por el sello francés Fou Records. Léandre a contrabajo solo es habitualmente un ciclón de creatividad: en No Comment  no lo es menos. Sus manos logran que el contrabajo sea una prolongación casi orgánica de la artista. Esta exprime este instrumento extrayendo sonidos y construyendo un discurso de un modo que está al alcance de muy pocos. Cada una de las partes con las que construye sus soliloquios son distintas de las anteriores y de las siguientes, pero todas ellas están fuertemente unidas por el hilo de una personalidad creativa como hay pocas. Y como no pueden faltar en sus conciertos, especialmente a contrabajo solo, se la escucha cantar acompañándose como sólo ella lo sabe hacer.

by Pachi Tapiz Arrondo