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et je m’avancerai |
Christiane Bopp : trombone |
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«L’écorce et la salive»
FOU RECORDS FR-CD 19
Å forholde seg til en duoplate bestående av en trombonist og en kontrabassklarinettist og sopraninosaksofonist, kan være problematisk. Særlig når det dreier seg om to musikere man ikke kjenner fra før, i en ny (og spennende) sammensetning, og hvor musikken gjennomgående er fritt improvisert.
Christiane Bopp kommer fra byen Mulhouse, i sørenden av Alsace. Hun har studert ved konservatoriet i hjembyen og ved konservatoriet i Paris, og hun har tatt timer hos franskmennenes ledende trombonist, Yves Robert. Tidligere var hun opptatt av såkalt «tidligmusikk», men har nå blitt fenget av den fritt improviserte musikken.
Jean-Luc Petit er selvlært saksofonist og klarinettist. Han har samarbeidet med komponisten Etienne Rolin, og det var amerikaneren Kent Carter som fikk han til å bestemme seg for å starte med jazz. Han har komponert musikk for diverse teaterstykker, og dukker stadig opp som musiker i skuespilleren og poeten Daniel Crumbs forskjellige forestillinger. Helt fra starten har improvisasjon vært en viktig del av hans kunst, noe han praktiserer i de fleste konstellasjoner, fra solo, via duoer som dette, til storband.
Bopp og Petit har spilt sammen som duo i ca. ti år, men også i både kvartett- og triosammenhenger. De sier selv at de vil utforske lydens teksturer og vibrasjonene musikken skaper i luften. Låtene spilles langsomt og i en slags syklus, og de ønsker å fremkalle både avgrunnen, kosmos i tillegg til blant annet lyden av spytt som skraper mot bark (?).
Vi får sju strekk som alle henger sammen på en eller annen måte. Musikken er gjennomgående meditativ, og det er ikke tvil om at vi har med to personer som kan det meste på trombone og saksofoner. For her er det langt fra «tut og kjør». De to innehar en nesten vanvittig teknikk, men dette er musikk som man skal høre live, og ikke på plate. Det er vanskelig å sette seg inn i den rette stemningen som denne musikken krever, men benker man seg i godstolen, spiller platen høyt uten å bry seg om naboene som banker i tak og gulv, lukker øynene, og lar inntrykkene synke inn, så kan man få en god lytteropplevelse av denne innspillingen. «L’écorce et la salive» betyr noe sånn som barken og spyttet, og da kan man vel tenke selv hva dette er for en plate…
Men uansett hva de har valgt å kalle platen – musikken er uansett spennende og ikke rent så lite nyskapende.
Jan Granlie
Christiane Bopp (tb), Jean-Luc Petit (contrabcl, sopraninos)
Av Jan Granlie
Christiane Bopp & Jean-Luc Petit
L’écorce et la salive
Fou Records FR-CD19
Jean-Marc Foussat produit des albums en veux-tu en voilà en prenant soin de garnir son catalogue d’artistes légendaires comme Joëlle Léandre, Evan Parker Derek Bailey et George Lewis (Idem 28 Rue Dunois Juillet 1982), Peter Kowald Daunik Lazro et Annick Nozati (Instants Chavirés), Willem Breuker Kollektief (Angoulême 18 mai 1980), Daunick Lazro, Joëlle Léandre et George Lewis (Enfances 8 Janvier 1984) et des artistes très peu connus comme le quartet de Jean-Brice Godet (Mujô), le collectif Cuir (Chez Ackenbush) et ses propres collaborations avec le clarinettiste Jean-Luc Petit (D’ou vient la lumière..) ou l’accordéoniste Claude Parle et l’altiste João Camõès (Bien Mental)…. Peu lui chaut si c’est du jazz contemporain un peu extrême. (Cuir et Jean-Brice Godet), de l’impro libre ou de la musique dite contemporaine. C’est dans cette catégorie qu’on rangerait ce disque vraiment intéressant de la tromboniste Christiane Bopp et le clarinettiste contrebasse Jean-Luc Petit, aussi saxophoniste sopranino. Titres poétiques ou imagés (Une image dans les voix 7’13’’, Au pays des plis 6’38’’, L’infini sur les lèvres 9’05’’, L’ombre du gel 5’32’’, Dans ce bruit d’air 4’15’’, L’ombre s’efface 8’08’’, L’écorce et la salive 8’14’’), sons graveleux et bourdonnants avec une belle variété de timbres au gros monstre et volonté de s’insérer au plus près des sons de la clarinette contrebasse du côté de la coulisse. Complémentarité, souvent au bord du silence, art de la pause, instants subtils, battements de l’air au sortir des tubes, coordination du subconscient. Une véritable maturité se fait jour dans le jeu peu ordinaire de ces deux improvisateurs qui apportent du grain à moudre au moulin de l’originalité, surtout dans le dernier quart d’heure du concert (L’ombre s’efface et L’écorce et la salive). Comment improviser à deux en ne faisant penser à personne, faire sens avec quelques sons. Jean-Marc Foussat recherche vraiment à nous présenter des enregistrements significatifs de musiciens de la scène française qui méritent d’être entendus, parce qu’ils rafraîchissent l’idée qu’on se fait de la musique improvisée. Jean-Luc Petit et Christiane Bopp sont des artistes à suivre, assurément.
Jean-Luc Petit (cbcl, ss), Christiane Bopp (tb)
Label FOU Records / Distribution : Musea
Lorsqu’en 2014, Jean-Luc Petit fait paraître sur le label Improvising Beings Matière des Souffles, le clarinettiste contrebasse définit au mieux son biotope musical. Les infra-basses de son instrument sont un produit brut qu’il convient d’affiner pour jouer tout autant sur la densité que sur la finesse. Petit est également dessinateur, il sait agir sur la trame et l’épaisseur du trait. Avec à ses côtés le trombone de Christiane Bopp, le crayonné prend du volume, il devient presque palpable. Un fusain charbonneux à l’instar de « L’ombre du gel », où les jeux d’embouchure et les gestes calculés de la coulisse rivalisent de profondeur avec une clarinette. Christiane Bopp, que l’on a entendue dans l’ensemble Dédales de Dominique Pifarély ou le tentet de Joëlle Léandr,e a par ailleurs une grande pratique de la musique ancienne, qui laisse çà et là quelques fragrances mystiques (« L’ombre s’efface », lent chassé-croisé avec le silence).
Dans L’écorce et la salive, qui est aussi l’un des titres les plus abrupts de l’album, l’improvisation s’inspire des poèmes de Bernard Noël. L’auteur s’interroge depuis toujours sur le sens donné aux mots ; les musiciens tentent de transcrire cet univers en déconstruisant totalement toutes les interactions possibles entre leurs instruments, comme pour mieux répondre aux vers de la pochette :
le centre fuira mon avancée
et la beauté se lèvera
belle comme tout l’intervalle
L’intervalle, c’est cet espace cotonneux où les deux soufflants s’effleurent entre le ronflement et le sifflement. La démarche très précautionneuse, qui pourrait confiner à l’immobilisme, laisse paradoxalement sur le qui-vive. Dans « Au pays des plis », le silence est écorné par des cris soudains, d’autant que Petit a abandonné la clarinette contrebasse pour le saxophone sopranino. Ce qui pourrait tenir du grand écart n’est qu’un simple inversement de rôles ; l’anche vibrionne autour d’une embouchure qui crépite de manière irrégulière, toujours pour mieux surprendre. L’écorce et la salive, c’est en quelque sorte le mélange du corps et de la matière, de l’organique et du minéral. Une alchimie complexe mais fulgurante.