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Jean-Marc Foussat
Synthi AKS, piano, jouets & voix

Guy-Frank Pellerin
saxophones ténor & soprano

 

extrait :

Après la pluie
Phase de nuit

… bien proche, sans doute


Ils ont trop longtemps dormi

 

 

 

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Jean-Marc Foussat & Guy Frank Pellerin les Beaux Jours FOU RECORD FR-CD 54
https://www.fourecords.com/FR-CD54.htm


Intense et orageuse musique électronique « vintage » - boucles éthérées ou effets d’orgue ou de claviers – synalgies de l’irrésolu - (AKS de Jean-Marc Foussat) aiguillonnée et déchirée par les morsures extrêmes du saxophoniste soprano (Guy Frank Pellerin). Le sentiment de durée de leurs improvisations (22, 19 et 25 minutes), s’amenuise au fur et à mesure où les sortilèges s’abattent dans cette météo de l’instant surgissant. Une belle variété de jeux dans les phases de jeux fait que l’on ne suit plus l’ordonnancement de la musique, ni sa logique. On trouve un fil conducteur impalpable dans les nombreuses suggestions qu’elle évoque. Glissements, ponctuations, oscillations de timbres fous, vent sauvage sous la toiture éventrée, éclatement sonique des articulations du souffle et des doigtés du sax droit, rage du souffleur, tourbillons sonores lacérés, les voix folles et hébétées des haut-parleurs. Le son du sax est parfois traité, voire torturé par l’opérateur électronique. Murmures planants au départ de Phase de nuit à peine audible, croassements…. Poème de Tristan Tzara, mer d’émeraude de Guy – Frank, l’enregistrement est assorti de signes poétiques et cette poésie est immanente dans la musique. Une moto ronronnante s’échappe et le son lancinant du sax s’élance dans l’infini. On devine la présence d’un piano où s’agite(nt) un deux objets – jouets. Le souffleur étire les scories des vibrations de la colonne d’air alors que les sonorités électro s’enveloppent, se superposent, s’étirent ou se contractent. Les touches du piano tintent et sursautent , agitent les suraigus déchirants et les notes mouvantes et brûlantes du saxophone ténor. Le paysage est en perpétuelle mutation jusqu’au silence où se révèle les lentes notes tenues de Guy Frank, sifflements du désespoir où d’un matin qui se lève au bord de mer. Une musique définitive de l’indéfinissable. Un super dialogue entre des faisceaux d’intentions très diversifiés sous le sceau de l’audace zen bruissante. La qualité sensible de la musique transcende la performance « instrumentale » pour laisser s’exprimer nos fantômes, découvrir nos obsessions ou laisser flotter le subconscient. Ne pas essayer de comprendre ou de juger et se laisser envahir par l’expérience des sens.

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La nuit s’efface et, de manière quasi imperceptible, les chuchotements d’un synthétiseur analogique AKS antédiluvien se révèlent indispensables au langage partagé avec des saxophones. Jean-Marc Foussat est rodé, les interactions qui confinent aux surprises font partie de son ADN. La trame musicale qui s’inscrit dans Les Beaux Jours - analogie étonnante avec la chanson du même nom d’Yves Simon - renvoie également à des sentiments vifs.

Le synthétiseur analogique permet d’amplifier des particules de notes à des instants précis : la manipulation en temps réel ne peut que densifier les climats séquentiels dont certains ici fréquentent les zébrures de l’album Cyborg de Klaus Schulze. Guy-Frank Pellerin exprime des nuances dans l’amplitude sonore par les timbres chaleureux de ses saxophones. Ses explorations phoniques témoignent de ses expériences musicales vécues au sein du Celestrial Communication Orchestra d’Alan Silva ainsi qu’avec Frank Wright.

La trame progressive qui habite ce disque fait se succéder des épisodes excitants. Les télescopages entre les deux artistes se renouvellent sans cesse comme dans « Phase de nuit » où apparaît un piano sombre, et avec l’intense dramaturgie de « … bien proche, sans doute ».

Dans Les Beaux Jours, Jean-Marc Foussat et Guy-Frank Pellerin dessinent une épopée extatique : leur expérimentation commune est mirifique.

Mario Borroni
7 janvier 2024
citizenjazz