Europe & Monde = 45,00 €
Europe & Monde + Suivi = 50,00 €
France = 35,00 €
France + Suivi = 40,00 €
Jean-Marc Foussat
extrait |
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Jean-Marc Foussat Rêve LP FOU Records FR-LP 8 ½
https://www.fourecords.com/FR-LP8,5.htm
Super pochette d’un éventuel double – album vinyle où le nom de l’artiste et le titre sont tracés en cursive blanche sur noi de part et d’autre d’un bandeau – photo d’une ondée translucide où meurt un vague rayon lumineux. 8 ½ comme ce film de Fellini avec Mastroianni, Claudia Cardinale et Anouk Aimée et un demi car il n’y a qu’une seule face A de musique à écouter, un charivari électronique avec sifflements, grondements, cornes de brumes, boucles vibrantes, rumeurs dans la rue et vers la fin quelques notes limpides au piano. Le vynil avec son unique face, l’autre lisse et non gravée est inséré dans une pochette intérieure, photo de draps de lit froissés d’un côté avec les crédits « jean-marc foussat Synthi AKS, voix, piano et jouets divers et variés » tracés par la même cursive à l’encre blanche. Un soleil – boule de feu trône dans un ciel nocturne encadré par une sombre canopée à contre-jour. À l’encre blanche « musique enregistrée au Thoronet" . Au recto de l’autre pochette intérieure un ciel bleu empanaché d’un nuage blanc de vapeur par-dessus une ligne de branches d’arbres feuillus et une masse nuageuse menaçante. Au verso, une photo quasi impressionniste et abstraite, A l’intérieur un disque en carton avec en Face A une photo circulaire d’une fleur rose pâle et son pistil jaune. De l’autre côté, surface en carton avec le logo PO Records – LP 8 ½ « jean-marc foussat » et la mention « regarde le bien » en cursive à l’encre noire. Entre les deux pochettes intérieures un feuille blanche carrée dimension LP 33 tours avec deux impressions de main de couleur bleue pâle et rouge sérigraphiées (?) , les bords de la main rouge étant surlignés à la mine de crayon taillé. Énigmatique. Quand on écoute la musique de Rêve 8 ½ , on s’aperçoit que le macaron – logo de la Face B silencieuse est ornée de cette même fleur rose pâle. Un rêve la nuit, des agrégats de son, des chuintements électroniques en boucle, sonnerie ténue d’une improbable clochette, sifflements, percussions sur le cadre du piano, vibrations, miasmes sonores, martèlements lointains, effets, bruits diffus au loin comme en plein jour, crescendo et piano joué free à pleines mains, vagues de notes tournoyantes et martelées puis lent decrescendo et finalement, le piano joué goutte à goutte du bout des doigts dans la pénombre et le silence relatif, bruissements et accords plaqués avant la fin. Une beauté insidieuse disparaît comme un papier enlevé par le souffle de la tramontane. Disque objet.
Jean-Michel Van Schouwburg
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Chaque parution au catalogue de Fou records propose, d’une manière ou d’une autre, une expérience du monde. Par la musique, certes, mais aussi par l’image, soit-elle fixe, imprimée, ou animée, déposée en un CD-Rom[1]. La mise en tension du son et de l’image appelle une participation qui excède la simple écoute d’un disque – à la supposer si « simple ». Mais Rêve engage plus loin encore, et il ne serait pas sage de faire l’économie de sa description matérielle un tant soit peu détaillée.Présenter Rêve comme un double album vinyle serait aussi trompeur que d’appeler « tableau » le Grand verre de Duchamp.
Sous une couverture luxueusement imprimée – un reflet vertical, torsadé et discrètement fracturé au recto ; le sol, tel qu’il peut se présenter au bout de nos souliers : feuilles, brindilles et gravier mêlés – sont glissées deux pochettes contenant chacune ce qui répond à la rigoureuse et géométrique définition d’un disque. Le premier se glisse entre l’image de draps froissés et celle, nocturne, d’une pleine lune en majesté, au centre d’une couronne de feuillage. Les âmes sensibles établiront d’elles-mêmes le rapport entre ces deux images ainsi qu’avec le rêve dont il est question. La deuxième pochette présente, toujours en pleine page, une formation nuageuse singulière, qui s’élève verticalement dans l’azur, tandis que le bas de l’image est tout d’horizontalité, en deux couches : le haut de frondaisons déjà envahies par la pénombre, et l’étalement d’autres nuages. À son revers, les lignes noires, brouillées et entrecroisées d’un incertain reflet ; ce pourrait être une aquarelle. Au moment de le manipuler son poids nous alerte sur la nature du disque qui va surgir. Éclot alors la fleur, épanouie, virginale d’un picture disc. Un picture disc sur lequel il est toutefois déconseillé de poser son diamant puisque, dépourvu de sillon, ce disque est de carton. On peut néanmoins le faire tourner sur sa platine. Il n’existe pas de vitesse conseillée, mais plus elle est élevée – 78t si votre platine le permet –, plus l’effet produit à fixer cette image s’apparente à celui que recherchait Brion Gysin avec sa dream machine. Si l’on a l’audace de retourner cette galette, sa nature cartonnée, laissée brute, s’avoue pleinement. Mais alors l’étiquette centrale livrera, sous la signature de l’auteur, un avertissement qui ne manquera pas de nous plonger dans une profonde méditation : « regarde-le bien ». À ce point parvenu, nous ne gâcherons pas le plaisir de découvrir ce dont il est question et qui ouvre à plus de méditations encore. Et sur l’avenir[2].
Revenons en arrière. Entre ces deux pochettes est glissée une feuille imprimée, recto verso elle aussi, toujours avec le plus grand soin. Une main, de chaque côté, s’ouvre sans vraiment se tendre, dessinée, rose d’un côté, bleue de l’autre, et, retournons cette feuille, en position tête-bêche.
Au terme tout provisoire de ce parcours semé d’indices, le rêve a déjà commencé, comme l’offrande d’un cadeau se concentre dans le papier, la ficelle. Son emballage d’un bleu incomparable faisait autrefois d’une orange un trésor. La musique ? Il faut retourner au premier disque, en vinyle, avec un sillon, pour s’y rendre. Si l’on en croit l’étiquette du rond central, sa durée n’excédera pas 23’58’’ : sans avoir eu recours à un anneau de Möbius, Jean-Marc Foussat a su produire un objet à une seule face. Sonore. La seconde, en effet, se révélera aussi lisse qu’une noire patinoire.
Alors s’ouvre un autre espace, assurément rotatif. Le diamant enfin posé, le sillon déroule à des vitesses superposées un palimpseste de boucles qui satureront rapidement, dès que tracées, trouées et perspectives. L’horizon recule – c’est sa nature – sans l’offre d’un débouché. Un plan synthétiquement composé d’un bâton de pluie électronique, soutenu bientôt de signaux modulants au pinceau large et animé d’une pulsation sourde, sur lequel retentissent, tout près, puis dans le volume résonnant d’un hangar industriel, les coups de marteau d’un chantier où fermement l’on cloue. Surviennent les cloches fantasmées de bols tibétains, des traces de voix spectrales, presque inaudibles, et, enfin, un piano. Autant d’espaces qui joueront de leurs rapports d’ignorance mutuelle ou de complémentarité, de leur confrontation, superposition, en transparence ou en tuilage. Par la distribution des plans, leur présence alternée, le retour de motifs, leur métamorphose, cet ensemble dont la densité s’est constamment accrue prend un tour proprement symphonique. Ces espaces se déploient organiquement, sans se concurrencer : de la salle des machines à l’atelier, du chantier de plein air à la navigation en pleine mer, au magasin en bas de la rue ; du corps câblé de l’instrument, de ses circuits imprimés à toute sorte de cordiers, des marteaux du charpentier à ceux du piano, une chaîne métonymique se déroule inexorablement jusqu’à la sirène anamorphosée d’un navire lointain et son cortège de mouettes, d’embruns et de déferlantes. Une chaîne ininterrompue qu’il est loisible à chacun de laisser filer. Mais cette chaîne se croise, se recroise, ses frottements produisent des court-circuits. Ainsi, la mobylette qui surgit du grand large tel un poisson volant ramène au décor urbain d’une rue de faubourg et à la paisible échoppe du boulanger – mettons –, à ses conversations de quartier et à la sonnette du tiroir-caisse… laquelle pourrait être, à la faveur d’un de ces aiguillages oniriques, celle du retour-chariot d’une antique Underwood[3]. Alors, dans un espace tout à coup assourdi, feutré, dégagé, ouvert à un silence qui n’autorise plus que des événements discrets – l’aboiement lointain d’un chien, un secret ramage printanier, les notes égrenées par un piano songeur, un klaxon, des sons flûtés, de l’eau qui court…. – , ces précieuses minutes où le silence advient comme le sommeil retrouvé à la frange du jour accueillent les menus bruits de surface du vinyle, la surface matérielle du disque absorbée à son tour dans la musique, le contenant absorbé par son contenu[4]. Par-là se trouve anticipé le vieillissement du support, incorporé dans la forme le temps extra-musical, et, sans le réveiller, le réel au « vent perdu du rêve » (Éluard).
Avec Rêve, se matérialise, au sens fort, ce qu’ordinairement l’aube dissout, et que l’on pourra de ce fait continuellement rejouer.
Philippe Alen
[1]Comme pour Nouvelles (Fou FR LP 06-07 &DVD 01).
[2]Disons seulement que la chaîne métonymique dont il sera question plus loin ne cessera plus de s’allonger en proliférant pour peu que l’on suive à la lettre le conseil qui nous est donné.
[3]On pourrait aussi penser, puisque nous tenons là, un véritable « cinéma pour l’oreille », à l’extraordinaire raccourci d’un film de Hugo Santiago, Écoute voir (justement !), où deux lieux tenus distants tout au long débouchent in fine l’un dans l’autre.
[4]Un tour qui n’est pas sollicité par le commentaire ni n’a rien de fortuit puisque la réédition en vinyle de Nouvelles faisait déjà état d’un pareil sortilège
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Variante…
Chaque parution au catalogue de Fou records propose, d’une manière ou d’une autre, une expérience du monde. Par la musique, certes, mais aussi par l’image, soit-elle fixe, imprimée, ou animée, déposée en un CD-Rom[1]. La mise en tension du son et de l’image appelle une participation qui excède la simple écoute d’un disque – à la supposer si « simple ». Mais Rêve engage plus loin encore, et il ne serait pas sage de faire l’économie de sa description matérielle un tant soit peu détaillée.Présenter Rêve comme un double album vinyle serait aussi trompeur que d’appeler « tableau » le Grand verre de Duchamp.
Sous une couverture luxueusement imprimée – un reflet vertical, torsadé et discrètement fracturé au recto ; le sol, tel qu’il peut se présenter au bout de nos souliers : feuilles, brindilles et gravier mêlés – sont glissées deux pochettes contenant chacune ce qui répond à la rigoureuse et géométrique définition d’un disque. Le premier se glisse entre l’image de draps froissés et celle, nocturne, d’une pleine lune en majesté, au centre d’une couronne de feuillage. Les âmes sensibles établiront d’elles-mêmes le rapport entre ces deux images ainsi qu’avec le rêve dont il est question. La deuxième pochette présente, toujours en pleine page, une formation nuageuse singulière, qui s’élève verticalement dans l’azur, tandis que le bas de l’image est tout d’horizontalité, en deux couches : le haut de frondaisons déjà envahies par la pénombre, et l’étalement d’autres nuages. À son revers, les lignes noires, brouillées et entrecroisées d’un incertain reflet ; ce pourrait être une aquarelle. Au moment de le manipuler son poids nous alerte sur la nature du disque qui va surgir. Éclot alors la fleur, épanouie, virginale d’un picture disc. Un picture disc sur lequel il est toutefois déconseillé de poser son diamant puisque, dépourvu de sillon, ce disque est de carton. On peut néanmoins le faire tourner sur sa platine. Il n’existe pas de vitesse conseillée, mais plus elle est élevée – 78t si votre platine le permet –, plus l’effet produit à fixer cette image s’apparente à celui que recherchait Brion Gysin avec sa dream machine. Si l’on a l’audace de retourner cette galette, sa nature cartonnée, laissée brute, s’avoue pleinement. Mais alors l’étiquette centrale livrera, sous la signature de l’auteur, un avertissement qui ne manquera pas de nous plonger dans une profonde méditation : « regarde-le bien ». À ce point parvenu, nous ne gâcherons pas le plaisir de découvrir ce dont il est question et qui ouvre à plus de méditations encore. Et sur l’avenir[2].
Revenons en arrière. Entre ces deux pochettes est glissée une feuille imprimée, recto verso elle aussi, toujours avec le plus grand soin. Une main, de chaque côté, s’ouvre sans vraiment se tendre, dessinée, rose d’un côté, bleue de l’autre, et, retournons cette feuille, en position tête-bêche.
Au terme tout provisoire de ce parcours semé d’indices, le rêve a déjà commencé, comme l’offrande d’un cadeau se concentre dans le papier, la ficelle. Son emballage d’un bleu incomparable faisait autrefois d’une orange un trésor. La musique ? Il faut retourner au premier disque, en vinyle, avec un sillon, pour s’y rendre. Si l’on en croit l’étiquette du rond central, sa durée n’excédera pas 23’58’’ : sans avoir eu recours à un anneau de Möbius, Jean-Marc Foussat a su produire un objet à une seule face. Sonore. La seconde, en effet, se révélera aussi lisse qu’une noire patinoire.
Alors s’ouvre un autre espace, assurément rotatif. Le diamant enfin posé, le sillon déroule à des vitesses superposées un palimpseste de boucles qui satureront rapidement, dès que tracées, trouées et perspectives. L’horizon recule – c’est sa nature – sans l’offre d’un débouché. Un plan synthétiquement composé d’un bâton de pluie électronique, soutenu bientôt de signaux modulants au pinceau large et animé d’une pulsation sourde, sur lequel retentissent, tout près, puis dans le volume résonnant d’un hangar industriel, les coups de marteau d’un chantier où fermement l’on cloue. Surviennent les cloches fantasmées de bols tibétains, des traces de voix spectrales, presque inaudibles, et, enfin, un piano. Autant d’espaces qui joueront de leurs rapports d’ignorance mutuelle ou de complémentarité, de leur confrontation, superposition, en transparence ou en tuilage. Par la distribution des plans, leur présence alternée, le retour de motifs, leur métamorphose, cet ensemble dont la densité s’est constamment accrue prend un tour proprement symphonique. Ces espaces se déploient organiquement, sans se concurrencer : de la salle des machines à l’atelier, du chantier de plein air à la navigation en pleine mer, au magasin en bas de la rue ; du corps câblé de l’instrument, de ses circuits imprimés à toute sorte de cordiers, des marteaux du charpentier à ceux du piano, une chaîne métonymique se déroule inexorablement jusqu’à la sirène anamorphosée d’un navire lointain et son cortège de mouettes, d’embruns et de déferlantes. Une chaîne ininterrompue qu’il est loisible à chacun de laisser filer. Mais cette chaîne se croise, se recroise, ses frottements produisent des court-circuits. Ainsi, la mobylette qui surgit du grand large tel un poisson volant ramène au décor urbain d’une rue de faubourg et à la paisible échoppe du boulanger – mettons –, à ses conversations de quartier et à la sonnette du tiroir-caisse… laquelle pourrait être, à la faveur d’un de ces aiguillages oniriques, celle du retour-chariot d’une antique Underwood[3]. Alors, dans un espace tout à coup assourdi, feutré, dégagé, ouvert à un silence qui n’autorise plus que des événements discrets – l’aboiement lointain d’un chien, un secret ramage printanier, les notes égrenées par un piano songeur, un klaxon, des sons flûtés, de l’eau qui court…. – , ces précieuses minutes où le silence advient comme le sommeil retrouvé à la frange du jour accueillent les menus bruits de surface du vinyle, la surface matérielle du disque absorbée à son tour dans la musique, le contenant absorbé par son contenu[4]. Par-là se trouve anticipé le vieillissement du support, incorporé dans la forme le temps extra-musical, et, sans le réveiller, le réel au « vent perdu du rêve » (Éluard).
Avec Rêve, se matérialise, au sens fort, ce qu’ordinairement l’aube dissout, et que l’on pourra de ce fait continuellement rejouer.
Philippe Alen
[1]Comme pour Nouvelles (Fou FR LP 06-07 &DVD 01).
[2]Disons seulement que la chaîne métonymique dont il sera question plus loin ne cessera plus de s’allonger en proliférant pour peu que l’on suive à la lettre le conseil qui nous est donné.
[3]On pourrait aussi penser, puisque nous tenons là, un véritable « cinéma pour l’oreille », à l’extraordinaire raccourci d’un film de Hugo Santiago, Écoute voir (justement !), où deux lieux tenus distants tout au long débouchent in fine l’un dans l’autre.
[4]Un tour qui n’est pas sollicité par le commentaire ni n’a rien de fortuit puisque la réédition en vinyle de Nouvelles faisait déjà état d’un pareil sortilège.
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Here I begin a batch review, absurdly, with the singularity that is Rêve. It might be at least notorious for its remarkable packaging and presentation, but it is an essential gesture to alert us to an essential musical act, a musical dream that Foussat has taken pains to distinguish immediately and completely from the current, almost anonymous, near-endless flow of downloadable material. Rêve restores the traditional and sometimes sacred dimension to the presentation of recorded music. It takes a while to unwrap it. There is a beautiful image on a dark field, the embodiment of transcendent light, on a larger than usual sleeve to accommodate two LPs housed in inner sleeves, though there aren’t really two LPs. One is a 12” cardboard disc with a photograph of flowers on one side, the other side a naked cardboard disc with a label signed by Foussat, a kind of bouquet with the creator’s signature. There is also a sheet of heavy paper, each side a tracing of a hand in different colours (The visual splendour can be glimpsed here).
The work Rêve itself, housed in another beautiful inner sleeve, occupies one side of an LP, the other side is a shiny black vinyl surface without grooves, perhaps a symbol of the record as eternal potential, here symbolically trapped in the perfection of silence. The temptation to talk about the packaging is irresistible, but it’s the music that counts, that warrants this packaging. It’s a sequence, a journey through a series of distinct sonic fields: it begins with a short, high-pitched, recycling loop, almost a chance ostinato accompanied by intermittent whistling highs, suddenly expanding to include random noises -- junk percussion, hammering, almost random piano clusters and runs, snatches of nearby conversations – these complex sounds subtly mixed to create a kind of orchestra, a sequence of compound voices and textures in which piano and certain percussive sounds are foregrounded, but the scale and limits of the “orchestra” – shifting, complex – cannot be clearly delineated, cannot be known. It is in this mystery that the individual elements achieve their significance. Things begin to shift, the foregrounded instruments withdraw, the texture thins to electronic hues, a near silence of lightly tapped metal, a cymbal, bell or Tibetan bowl with some feedback, then it is lightly stretched until silence itself ensues. Nothing is rushed. The spirit of improvisation is everywhere in this assemblage, in the spontaneity of the piano and percussion, in the random sound of workplace percussion, in the mystery of the mix. The whole process becomes a singular coherent act, the work itself.
Rêve is irreducible, beyond critique, a double of ear life itself, worthy of its unusual catalogue number, 8 ½. Listened to repeatedly, it becomes the listener’s own Rêve. Where might one put it? In its very presence as symbol of record, it might assume an exalted place, at the oneiric end of an ancient and drifting record collection. Perhaps the excess and madness of The Anarchist Republic of Bzzz (Important Records) is appropriate neighbour, dayglo psychedelic terrorist graphics with each LP side at a different speed on red vinyl. To what else might one compare it? With what else might one keep it in a mental cabinet of auditory fetishes? Albert Ayler’s one-sided Bells, pressed on transparent white vinyl, the title silkscreened in red on the other side, in a matte black jacket with yellow silkscreened data? Or, more exotic still, a few shards of 78 rpm records, a Gennett among them, now pressed between glass plates, smashed at the end of a Victoriaville FIMAV performance by turntablist Christian Marclay, collected by writer Joe Woodard and presented to fellow critics?
Simply Rêve, its insistent presence is a clear sign of the value that its maker assigns it, physicality’s interruption of the flow of quotidian, near-anonymous music, an insistence that it be heard, though evidently not in download or sample.
Stuart Broomer
https://www.freejazzblog.org/2023/11/three-from-jean-marc-foussat.html