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Des fleurs magiques bourdonnaient…
Des bêtes d'une élégance fabuleuse circulaient.
Les nuées s'amassaient sur la haute mer faite d'une éternité de chaudes larmes.

Daunik Lazro : saxophone alto
Joëlle Léandre: Contrebasse, voix
George Lewis : trombone, jouets




extrait :

Enfance 1

     

Daunik Lazro Joëlle Léandre Georges Lewis Enfances à Dunois le 8 janvier 1984 FOU Records FR CD 18


Extraordinaire album avec un Georges Lewis complètement alien démontant et remontant son trombone pour trouver des timbres inouïs, un Daunik Lazro survolté et agressif au sax alto et une Joëlle Léandre en pleine possession de ses moyens vocaux (délirante !) et très attentive à la contrebasse. C’était l’époque où les musiciens improvisateurs découvraient de nouveaux territoires et le public allait de surprises en surprises. Sans doute, Enfances est le meilleur exemple enregistré de concert réussi pour ces deux aventuriers de la scène musicale française quand le Dunois était le lieu où cela se passait au début des années 80. Le travail à l’archet de Joëlle Léandre est un régal et le lyrique Daunik Lazro est la passion incarnée. On s’est parfois senti perplexe pour les interventions « théâtrales » de Joëlle Léandre dans la relation avec ses coéquipiers. Un musicien allemand de premier plan et très sérieux qualifiait sa démarche par le terme aktionnismus. Ici se fait jour une symbiose  merveilleuse entre son chant et son jeu de contrebasse qui rend sa présence excitante. La démarche du saxophoniste se distingue du tout venant free-jazz, il est perpétuellement à l’écoute, n’apportant que du bois sec et de l’air pour activer le foyer. L’intelligence et la sensibilité musicale de George Lewis et ses incartades sonores inouïes, son jeu sensible et virtuose, confèrent à ce trio une dimension supplémentaire, inspirante pour ses deux camarades de scène. Bref un trio de très haut vol qu’on a envie de réécouter encore et encore tant il regorge d’instants secrets qu’on voudrait inoubliables. Joëlle Léandre aurait-elle publié cet enregistrement en lieu et place de son premier opus, Les Douze Sons(Nato), un album anthologique un peu trop de bric et de broc malgré un personnel incroyable (Bailey, Barre Phillips, Lewis, Reyseger, Nozati, Schweizer), il se serait inscrit aux côtés des articles incontournables incarnant irrévocablement l’improvisation libre. Car il s’y passe tant de choses dans un seul concert… Dix morceaux intitulés Enfancede 1 à 10 qui vont du très court ou nettement plus long : Enfance 5 compte 19 : 33. Cette suite se révèle passionnante par sa succession de propositions, de contradictions, d’emballements, de trouvailles, de retrouvailles, de coups de théâtre, d’échappées, de réflexions, de connivence, de coq-à-l’âne… . Chaque duo (GL – JL, GL – DL, JL – DL) tire le suc de la combinaison instrumentale et les trios vont dans de multiples directions assez peu descriptibles dans le détail, un véritable patchwork mené par une logique imparable et le feeling de l’instant. Comme signalé plus haut, la contrebassiste y révèle son jeu d’actrice parfaitement consommé. Il est question d’une publicité pour un produit qui sert à  astiquer le bois de la contrebasse et qui se termine aux cris de « Papa, Papa, Papa ! ». J’y trouve le plaisir fou de jouer et une spontanéité exubérante, des idées fantastiques ou tout-à-fait folles, la conjonction inespérée de la flamme de Lazro et son timbre acéré, du chant déjanté de Léandre en complet accord avec une contrebasse à l’archet qui musarde et les bruissements / éructations dingues de Lewis au trombone … . Il faut se souvenir que Georges actionnait  la coulisse avec l’embouchure contre ses lèvres ou sa joue et que cela produisait des timbres et des sons bruitistes étonnants. Il fallait le voir pour le croire : une véritable basse-cour ! On trouve une partie de même trio inclus dans les enregistrements publiés par Hat Art avec les fameuses pochettes / emballages postaux cartonnés au bord rouge sous le nom de Daunik Lazro et le titre Sweet Zee. Il est ici réédité dans son intégralité ! L’urgence et la folie douce de ce trio est restée intacte depuis 32 ans.


Les portes n’étaient pas murées, tout était encore possible : le rire, la charge, la décharge, la crispation, le relâchement. On s’échappait des codes, ce n’était pas pour en fabriquer de nouveaux. Alors, on prenait le taureau par les cornes, on fonçait sur le drapelet rouge puisque le rouge était encore couleur d’espérance (et Joëlle de se rêver en Carmen teutonne, le temps d’un court couplet).

L’alto grésillait, caquetait, grondait, s’invitait moustique affamé, savait où se loger l’ultra-aigu. Le tromboniste salivait de bonheur, éructait, aboyait, gargarisait son souffle. La contrebassiste-vocaliste exultait, l’archet se portait large, le lapidaire trouvait sa lame. La jungle était sans limite, de drôles d’oiseaux zébraient l’horizon, la basse-cour avait vu le loup. Musiciens et spectateurs étaient des indiens que les cowboys et autres justiciers de petites revues n’osaient pas (même s’ils en rêvaient) affronter. C’était Daunik Lazro, Joëlle Léandre, George Lewis, et le Dunois, en ce jour du 8 janvier 1984.


Monday, August 29, 2016

D. Lazro, J. Leandre, G. Lewis, Enfances, 8 Janv. 1984



I am not here to tell you what to like. After all, who am I? Not some authority and if I said I were you should become suspicious, because after all we are all peddling our butts one way or another. I am just an avid listener (lifetime) with ears you can trust. Otherwise, I am just another schmoe. If I get lots of readers it benefits me--not in some monetary sense, in fact just the opposite. My wife blames the loss of our house in foreclosure to these blogs. Who knows, she could be right?

But that's my business. And my wife's, I suppose. If I come on here and tell you that the recently released album Enfances (Fou CD 18), a 1984 recording by alto saxman Daunik Lazro, bassist-vocalist Joelle Leandre and trombonist George Lewis is well worth your attention, it is because I feel that way. I get nothing out of liking what I do here.

But I DO like this one very much. It's a free avant romp, jazz if you will. Lazro is not as familiar to me as he should be but he is certainly blazing here. Joelle Leandre turns in the sort of exemplary free contrabass excellence and vocal projectivity she does so well...and some of it all is based on Rimbaud! George Lewis needs no introduction (or should need none) as one of the premiere avant trombonists and musical thinkers of our time.

You put all this together for ten improvisations and you have something great! That is, you have Enfances. It is an adventure, a trip into expression, out sound, brilliant invention. A great combination of three masters!
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La improvisación libre tiene múltiples facetas. En la entrega 166 de HDO, se muestran algunas de ellas acudiendo a tres grabaciones publicadas en los últimos meses. En el programa suenan Enfances (Fou Records, 2016) de Daunik LazroJoëlle LéandreGeorge Lewis que se grabó en 1984, y que en parte había aparecido en el doble LP Sweet Zee (HatArt); Flowers (Cipsela Records, 2016) de Joe McPhee, grabado en 2009 en la séptima edición del Jazz Ao Centro Festival de Coimbra; finalmente Elastic (Cipsela Records, 2016) de Joëlle LéandreThéo Ceccaldi grabado en directo el 2 de octubre de 2015.

© Pachi Tapiz, 2016

HDO es un podcast editado, producido y presentado por Pachi Tapiz.


D. LAZRO / J. LÉANDRE / G. LEWIS

«Enfances 8. janv. 1984»
FOU RECORDS FR-CD 18

lazro etc

Så får vi mer frijazz, og frijazz fremført på en ytterst løssluppen måte, slik vi etter hvert er blitt vant til å høre bassisten Joëlle Lénadre. Men dette er et opptak fra Frankrike den 8. januar 1984, og Léandre og de andre to, beviser at man ikke tok musikken altfor seriøst den gangen heller.

Av de tre vi møter på denne innspillingen/leken, er det altsaksofonisten Daunik Lazro vi kjenner dårligst. Han er født i 1945, og er inspirert av Albert Ayler og Ornette Coleman. Han har samarbeidet med alle «galningene» i den auropeiske frijazzen, så som Tristan Honsinger, Toshinori Kondo, Joe McPhee, Evan Parker, Iréne Schweizer, Claude Tchamitchian og Noël Akchoté opp gjennom årene, og møtet med Léndre og Lewis føyer seg godt inn i sammenhengen.

Den amerikanske trombonisten George Lewis er nærmest en legende innenfor den friere, amerikanske jazzen. Hans duosamarbeid med saksofonisten Anthony Braxton på platen «Elements Of Surprise» (Moers Music), er en gullgruve, hvor deres versjon av Parker-låta «Ornitologhy» var en perle.

Joëlle Lénadre er bassisten over alle bassister i Frankrike. Hennes anarkistiske tilnærming til musikken, og sitt eget bass-spill er enestående, samtidig som hun bruker vokalen nesten som en operasanger, i tett tilknytning til bass-spillet.

Sammen har de gjort 10 låter med betegnelsen «Enfance 1 – 10», og all musikken er fritt improvisert i studio.

Dette er utvilsomt musikk som av mange vil bli omtalt som håpløst og uforståelig. Selvfølgelig skulle man ha sittet som en flue på veggen i studio når dette ble tatt opp, for å få den rette effekten av musikken, men selv på plate fungerer dette ettewr min mening godt, innimellom.
Det blir noen litt intetsigende transportetapper, men når det fungerer, så fungerer det mer enn godt nok.
Vi møter tre musikere som er helt på bølgelengde, og den frie improvisasjonen kommuniserer godt, og galskapen til Léandre er alltid morsom å være vitne til.

Jan Granlie

Daunik Lazro (as), Joëlle Léandre (b, v), George Lewis (tb, toys)

 

5. august 2016

Av


Daunik LAZRO – Joëlle LÉANDRE – George LEWIS : « Enfances – 8 janv. 1984 »

info document -  voir en grand cette image
Un enregistrement « légendaire » ou tout au moins historique publié en partie en 1985 sur le label suisse Hat-Hut. Jean-Marc Foussat nous permet de le retrouver en totalité pour savourer l’art de l’impro à son plus haut niveau.
NB : prochainement, nous publierons un entretien avec Joëlle Léandre réalisé par Pierre Gros... À suivre...

> Fou Records - FR CD 18 / Musea

Daunik Lazro : saxophone alto / Joëlle Léandre : contrebasse, voix / George Lewis : trombone, jouets.

01. Enfance 1 / 02. Enfance 2 / 03. Enfance 3 / 04. Enfance 5 / 06. Enfance 6 / 07. Enfance 7 / 08. Enfance 8 / 09. Enfance 9 / 10. Enfance 10 // Enregistré en concert au 28 Rue Dunois (Paris) le 8 janvier 1984. (NB : une partie de ce disque a été publiée sur le label Hat-Hut en 1985).

D.LAZRO / J.LEANDRE / G LEWIS

ENFANCES

8 JANV. 1984

FOU RECORDS 018

www.fou.records.com

                  Le Dunois était un lieu magique et indispensable dans les années 80’s pour la musique improvisée européenne. Dans ce petit théâtre parisien circulait en quasi permanence un homme affublé d’un magnétophone qui ne le quittait jamais. Il enregistrait la plupart des évènements qui s’y déroulait, dans la plus grande discrétion. Aujourd’hui, plus de trente ans après, il nous restitue le travail d’orfèvre qu’il a réalisé, dans une branche de son label qu’il a tout simplement dénommé FOU. Fou, oui il fallait bien l’être, et encore plus maintenant, pour produire des disques qui marqueront à tout jamais l’histoire de l’improvisation musicale. Fou, comme Foussat aussi, Jean-Marc de son prénom, qui nous offre ainsi le quatrième volet de la série, après le trio Daunik Lazro / Peter Kowald / Annick Nozati, le Willem Breuker Kollektief à Angoulème en 1980 et le quartet Bailey / Léandre / Lewis / Parker (déjà au Dunois en 1982). Pour cet opus, on reprend une partie des mêmes, à savoir Daunik Lazro à l’alto, Joëlle Léandre à la contrebasse et la voix et le tromboniste américain George Lewis.

                  L’entrée en matière est perturbée. Le duo Lazro / Léandre a entamé sa course, brusquement arrêtée au bout de deux minutes. Que s’est-il passé ? Sans doute l’arrivée sur la scène du tromboniste (il nous manque la vidéo), échanges humoristiques, rires et nouveau départ du duo français, chant suraigu de la contrebassiste, cris de canard par le saxophoniste, et intégration du tromboniste avec ses jouets, tandis que la contrebasse se joue de l’archet. Des sonorités inouïes, on sent que la sauce est en train de prendre, la citation de l’hymne à la joie nous amène vers les deux pièces les plus longues du disque, signe que désormais les trois musiciens sont en phase et s’amusent beaucoup, à travers la voix, le jeu de bouche du saxophoniste sur le bec et les jouets du tromboniste amusé. "Enfances" porte vraiment bien son nom, mais aussi en référence à Rimbaud et ses "Illuminations". Une partie de ce concert (21 minutes environ) figurera sur l’album Sweet Zee de Daunik Lazro publié l’année suivante par Hat Art (Hat Art 2010) pour compléter le double LP. Ce disque, monté par Lazro, devait d’ailleurs sortir sur le label suisse… les circonstances ont fait qu’après renoncement de Werner P. Uehlinger, le label Fou n’a pas hésité.

                  Archet omniprésent, pastiche, discours échevelé et surréaliste de Léandre, son parfois crasseux, parfois fragmenté ou souvent aérien de Lazro, trombone frondeur et jouets farceurs de Lewis, cette unique rencontre du trio (tout comme celle de Lazro avec Kowald et Nozati) n’a pas pris une ride. Elle est le témoin d’une époque où les rencontres entre improvisateurs se multipliaient, grâce à l’action de certains acteurs et l’envolée des festivals libres. Alors, ne boudons pas notre plaisir et laissons nous retourner en enfance avec ces trois musiciens qu’on aimerait revoir sur scène ensemble.

Philippe RENAUD

P.S. : le disque est dédiée à Annie Trézel, qui avait réalisé les photos publiées sur Sweet Zee et d’autres, comme celle en couverture de la discographie de Joëlle Léandre par Francesco Martinelli (bandecchi & vivaldi editore, 2002), et décédée en 2015.


D. Lazro, J. Léandre*, G. Lewis "Enfances 8 Janv. 1984" [CD]

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Label: Fou Records - FRCD018

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>>SAMPLE<<

Daunik Lazro, alto saxophone, Joëlle Léandre, bass, voice, George Lewis, trombone, toys. Recorded at Dunois in Paris on January 8, 1984, by Jean-Marc Foussat.

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maandag 3 oktober 2016

 


Cd's
D. Lazro / J. Léandre / G. Lewis - 'Enfances 8 Janv. 1984' (Fou, 2016)

Opname: 8 januari 1984
Léandre / Delbecq / Houle - '14 Rue Paul Fort, Paris' (Leo, 2015)
Opname: 24 november 2013
Joëlle Léandre 10 - 'Can You Hear Me?' (Ayler, 2016)
Opname: 29 januari 2015

De Franse bassiste Joëlle Léandre heeft in de afgelopen decennia een belangrijke stempel gedrukt op de Europese geïmproviseerde muziek. Daarnaast is zij altijd actief gebleven op het allerhoogste niveau in de hedendaags gecomponeerde muziek, getuige samenwerkingen met John Cage en het Ensemble Intercontemporain onder leiding van Pierre Boulez. Tijd dus om aan de hand van drie recente albums eens wat nader in te zoemen op deze grande dame.

De meest recente cd bevat tevens de oudste opnames, uit januari 1984. Een trio met naast Léandre niemand minder dan George Lewis op trombone en Daunik Lazro op altsaxofoon. Het is bijzonder experimentele muziek die dit trio ons hier voorschotelt. We zijn getuigen van een zeer creatief klankproces, waarin speelsheid voorop staat en speelgoed letterlijk een grote rol speelt. Hoogtepunt is het lange 'Enfance 5', een van de tien 'Enfances', tevens de titel van het album. Léandre zingt hier opera! Althans zo klinken haar vocale kwaliteiten die zij naast haar basspel ontplooit. Lewis tovert onderaards gerommel uit zijn trombone en Lazro praat door zijn altsax om aansluitend uit te barsten in een feest van hoge tonen. Maar er zijn ook momenten waarop de stilte louter verbroken wordt door een enkele klank, waarbij niet vast te stellen valt waar die vandaan komt. En o ja, er blaft ook nog een hond, wiens geluid prompt door de musici wordt voortgezet. Het moet een opzienbarende performance geweest zijn op die achtste januari 1984.

De opnames van de tweede trio-cd zijn van recentere datum, november 2013. Gemaakt op 14 Rue Paul Fort in Parijs, meteen ook de titel van de cd. En ook hier bestaat het album uit '14 Rue Paul Fort, Paris' nrs. 1 – 7. Hier horen we naast Léandre pianist Benoit Delbecq en klarinettist Francois Houle. Evengoed volledig geïmproviseerd klinkt deze set minder experimenteel - Léandre zingt niet en het speelgoed ontbreekt eveneens - en meer ingetogen. De instrumentatie draagt hier ook aan bij. De combinatie bas, piano en klarinet leent zich uitstekend voor deze race naar het zachte. Wat overigens niet betekent dat het er soms niet onstuimig aan toe kan gaan. En ondanks dat het ook hier om volledig geïmproviseerde muziek gaat, horen we op dit album ook Léandre's affiniteit en ervaring met hedendaags gecomponeerde muziek terug. De muziek doet ons bij tijd en wijle zeker denken aan hedendaagse kamermuziek. Bijzonder is '14 Rue Paul Fort, Paris 6', waarin vanuit het niets een bezwerende folkachtige melodie opduikt. Het doorbreekt de sfeer van de tot dan toe abstracte muziek.

En dan is er die nieuwe cd van het tentet. Ook hier gaat het om de registratie van een concert, dit keer uit januari 2015. Het verscheen onder de titel 'Can You Hear Me?'. Dit album is tevens het debuut van Léandre als componiste, een nieuwe stap in haar carrière. Het lange titelstuk dat de gehele cd beslaat, begint aarzelend. Met omgevingsgeluid en de eerste aanzetten van de diverse instrumenten. Alsof iedereen in de groep zich voorstelt aan het publiek. Gaandeweg ontstaat er een vorm. Op sommige momenten afgewisseld met creatieve chaos, waarin we onder andere veldopnames van pratende mensen horen. Dit is het universum van Léandre, dat we reeds eerder hoorden, alleen nu gecomponeerd en voor tien musici, die regelmatig in groepen uiteen vallen en zo elkaar aanvullen of juist met elkaar contrasteren. Zo horen we in het tweede deel melodie en chaos tegelijkertijd, een enerverend moment in deze overvolle compositie.

En diende zich bij '14 Rue Paul Fort' reeds de vergelijking met hedendaagse gecomponeerde muziek aan, bij deze live-cd is dat helemaal het geval. En dan niet alleen vanwege het feit dat het hier ook echt om gecomponeerde muziek gaat, maar vooral vanwege de complexiteit en de wijze waarop Léandre de grote diversiteit aan klankkleuren met elkaar vermengt, waarbij zij een subtiele samenhang weet te bereiken tussen een soms bijna serene melodieuze structuur en meer atonale passages. Op 'Can You Hear Me?' toont Léandre zich dan ook schatplichtig aan de grote componisten wiens werk zij heeft uitgevoerd. Dit is een album dat zowel de liefhebbers van avant-garde jazz als die van meer experimentele, abstracte gecomponeerde muziek zal aanspreken.

Labels: cd

(Ben Taffijn, 25.8.16) - - [naar boven]


Lazro / Léandre / Lewis

Enfances

Daunik Lazro (as), Joëlle Léandre (b, voc), George Lewis (tb, objets)

Label / Distribution : FOU Records

On peut compter sur Jean-Marc Foussat et son label Fou Records pour nous nourrir régulièrement en excitantes archives. Voilà le retour des pochettes noires, blanches et rouges : après Joëlle Léandre en quartet au Dunois en 1982 et le Willem Breuker Kollektief à Angoulême, voici un autre voyage temporel. Retour à la case Dunois, cette fois-ci en 1984, avec Daunik Lazro et Joëlle Léandre, l’une des âmes vivantes du théâtre parisien. Aux côté des deux improvisateurs français, un vieux complice étasunien, le tromboniste George Lewis qui se livre à l’une de ses prestations des plus enflammées, transformant son instrument en différents générateurs de bruits, de sons, de jeux d’embouchures ou de jeux tout court, comme en témoigne « Enfance 3 ». Sur l’archet rêveur de Léandre, il joue à cache-cache avec l’alto, s’entiche d’un cri qu’il fait glisser sur sa coulisse pour mieux attraper son complice soufflant, tout aussi turbulent. Enfance, le nom est idéal. Il évoque la malice et la pétulance qui peuvent résumer ce spectacle entier. Les idées jaillissent de partout, souvent désordonnées mais toujours propices à de nouvelles insouciances ludiques.

Le long « Enfance 5 » en est le parfait exemple. Joëlle Léandre chante, indubitablement plus lyrique qu’elle ne l’est aujourd’hui (on s’amusera notamment, dans « Enfances 8 » de sa citation de Carmen…), pendant que le saxophone de Lazro charrie des influences qui vont de Ayler à McPhee. Pour sa part, Lewis ponctue tout cela d’un arsenal de timbres divers, parfois indéfinissables, qui poussent ses camarades dans leur retranchements. Cela pourrait vite tourner à la farce, mais ce serait sans compter sur la capacité inédite de ces improvisateurs à se remettre en question. Lazro ferraille avec le trombone, s’invite dans le babil, souffle sur les braises alentour pour transmuer l’énergie en puissance. Lorsque la contrebassiste se met à crier à trois reprises « Mais qu’est-ce qu’il fait » dans un souffle, comme un affolement général, ses compagnons se mettent à la poursuivre dans un fracas aussi soudain qu’il peut être théâtral. La musique investit le champ de la nonchalance et de la malice, mais ce n’est pas au détriment de la maîtrise.

C’est sans doute ce qui s’épanche dans Enfances : enfance de l’art, enfance de l’improvisation… Joëlle Léandre venait de sortir ses Douze Sons, et l’on perçoit encore une articulation voix/archet en devenir  ; une partie de ce concert était consigné dans le double album Sweet Zee, paru chez HatHut en 1985  [1] . Il s’agissait du troisième album de Daunik Lazro sous son nom. C’est touchant et enrichissant, a fortiori si on ne l’a pas vécu, de se plonger dans cette captation ancienne qui dit beaucoup de choses sur l’improvisation actuelle et sur le cheminement de ces musiciens. Loin de la passementerie qu’impliquait la face de vinyle, nécessairement limitée en temps, le fait d’entendre d’une traite l’intégralité du concert permet d’apprécier la préparation acérée du trio. Ici, on dispose des erreurs, des fausses pistes, d’une création qui jubile de son immédiateté. Ce qui impressionne, c’est la volonté farouche de trouver un point de convergence, le plus intense qui soit. Il canalise sans effort une fougue où rien ne se perd. Ces enfants n’ont pas pris une ride. L’improvisation est une fontaine de jouvence.

par Franpi Barriaux // Publié le 20 novembre 2016

 

Daunik Lazro, Joëlle Léandre & George Lewis - Enfances à Dunois le 8 janvier 1984 (Fou Records, 2016) ****

Thursday, December 01, 2016    No comments

By Lee Rice Epstein

Amazing to think that 30 years of Joëlle Léandre’s many collaborations with Daunik Lazro and George Lewis began with a recording we’ve never heard in full before now. As I’ve been soaking in all the writing this week, I revisited a couple of seminal albums also recorded in the 1980s, particularly the Intakt releases The Storming of the Winter Palace (the epic quintet featuring Léandre, Lewis, Maggie Nicols, Irène Schweizer, and Günter Sommer) and Paris Quartet (Léandre’s album with Lazro, Schweizer, and Yves Robert). A portion of this trio performance appeared on Lazro’s HatHut set, Sweet Zee, but if I’m not mistaken, this is the first release of the complete session. Thinking about how this is likely the first recorded meeting of these three, the clarity of the recording would be enough to recommend it, for its historical value. But the real prizes here are the vibrancy and ingenuity of three great improvisers in collaboration.

The opening 30 seconds of “Enface 1” contain a scattering of percussive noises (think Art Ensemble of Chicago-style little instruments), Léandre’s voice, and the briefest tease of Lazro’s sax. A minute later, the trio is fully awoken. Lazro and Léandre have long been collaborating, and the genesis of their partnership illuminates how well matched they’ve been since the beginning. All three musicians boast tremendous talent and commitment to the moment, but there’s also sly humor and a passionate drive to urge listeners to out of their traditionally passive role. “Enfance 4” is a wonderful examples of this, with Léandre’s arco solo suddenly interrupted by Lewis and Lazro’s riffs and squaks.

“Enface 5” is something of preview of the past 30 years in retrospect. Early on, Lazro takes a lyrical solo, which Léandre quickly picks up on bass. The two continue moving forward, somewhat hesitantly, before ceding the floor to Lewis for an extended solo. The three come together in a swirling passage of singing, bass, trombone, and sax, which contrasts staccato passages with brassy outbursts. Hearing it all hang together in synchrony, I was somewhat on edge, waiting to hear how long the passage would sustain itself.

With most of the tracks clocking in at sub-4 minutes, the 20-minute “Enface 5” and 12-minute “Enface 6” form the centerpiece of the album. Toward the middle of “Enface 6” is a Lazro/Lewis duet, with the two weaving their lines together into a dense run. Gradually, Léandre joins, then quickly takes centerstage for a solo that sets the path forward for the piece’s conclusion. The final track, “Enface 10,” plays like a strident plea that could be a call for peace, a call to action, or a call simply echoing out into space, perhaps never to be answered.

Daunik Lazro | Joëlle Léandre | George Lewis – Enfances

Juhász László 2016 augusztus 20.

Fou | FR-CD 18 | 2016

Daunik Lazro ’85-ben megjelent Sweet Zee cím? albumának B oldalán öt rövid koncertfelvétel kapott helyet, amin a francia szaxofonos George Lewis harsonás és Joëlle Léandre nagyb?g?s oldalán játszik. A teljes B oldal az akkori, Hat ART által kiadott bakelitverzión az Enfances alcímet kapta. A felvételeket ’84 január 8-án Jean-Marc Foussat rögzítte a párizsi Théâtre Dunois-ban, és most hála neki, b? három évtizeddel kés?bb, a koncert teljes terjedelmében közkinccsé vált. Bár az eredeti számcímek elt?ntek, itt van helyette az Enfance 1-10, több mint 57 percben.

Nem ez az els? alkalom, hogy Foussat az improvizált zene históriájának jelent?s, ám évtizedekig fiókban maradt találkozásait leporolja, és cd-lemez formájában megjelenteti. Fou nev? kiadója friss kollaboratív- vagy éppen szólómunkák publikálása mellett egy archivációs sorozatot is futtat: a jellegzetes piros-fehér-fekete borítódizájn arra enged következtetni, hogy a teljes Enfances-koncert a korábban kiadott Derek Bailey-Joëlle Léandre-George Lewis-Evan Parker Quartet (28 Rue Dunois Juillet 1982) és a Willem Breuker Kollektief (Angoulême 18 Mai 1980) nyitotta lemezszériába illeszkedik. Az, hogy Jean-Marc Foussat digitálisan feljavítja és nyilvánosság elé tárja ezeket az archív hanganyagokat, felettébb örömteli – és minimum hiánypótló.

Nem kizárt, hogy a most tárgyalt francia-amerikai hármas a nyolcvanas évek második felét?l többször is játszott együtt, ám lemezt soha nem rögzítettek. A résztvev? hangszeresek munkakapcsolata más kontextusban persze továbbra is megmaradt, George Lewis és Joëlle Léandre ’86-ban Maggie Nicols, Irène Schweizer és Günter Sommer táraságában rögzített felvételeket, amik kés?bb a The Storming Of The Winter Palace cím? albumon láttak napvilágot; majd rá egy évre Daunik Lazro és Joëlle Léandre szintén Schweizerrel és Yves Roberttel közösen jelentett meg egy kvartettlemezt, ez pedig a még ma is végtelenül frissnek t?n? Paris Quartet volt. Lazro és Léandre együttm?ködése a legnagyobb szerencsénkre a mai napig töretlen, legutóbb három éve jelentettek meg egy kiváló duólemezt Hasparren címmel.

És itt van most ez a jellegzetes borítójú korong, amin els? ízben élvezhetjük teljes terjedelmében a trió játékát. A játékot, ami a szó legszorosabb értelmében van jelen. Nem hallottam még olyan lemezt, amin Léandre ilyen mennyiségben használta volna jóles?en komikus énekhangját, Lewis a harsonája mellett csipogó-csörg? játékokat szólaltat meg, Lazro pedig mintha egy játszótér önfeledt zsivaja fölött körözne olykor légies, olykor pedig szándékosan csikorgó futamaival. A zenészek hallhatóan elemükben vannak, minden pillanatát élvezik a közös játéknak, s?r? összekacsintások közepette adogatják egymásnak a magaslabdákat, fergeteges ötleteikkel mintha egymást próbálnák túllicitálni.

A Hat ART-os, részleges kiadványon anno csak a rövidke, 3-4 perc játékidej? improvizációk kaptak helyet, a teljes változat központi tételei most viszont egyértelm?en a közel húszperces Enfance 5, és a b? tízperces Enfance 6: a lemez közel felét kitev? részben el?bb Lewis ráér?sen elnyújtott harsonaszólója, majd Lazro és Lewis hosszabb és meglehet?sen s?r? duója marad emlékezetes. Zenéjüket hallgatva, számomra nem kétséges, hogy ez a három hangszeres mennyire imádja egymást, és mennyire imádnak együtt játszani. Azt a szeretetet, játékosságot, frissességet és szinte már-már valószín?tlenül kreatív energiát, ami több mint három évtizeddel ezel?tt jelen volt a Théâtre Dunois színpadán, az Enfances maradéktalanul meg?rizte.

Az Enfances – apropó, az album címe: Gyermekkor – amellett, hogy három kivételes jelent?ség? hangszeres kollaborációját dokumentálja, briliáns korlenyomat is egyben. A lemez a nyolcvanas évek párizsi free jazz színterének egy apró, ám annál csillogóbb darabkáját konzerválta az utókornak.

1. Enfance 1 [2:08] 2. Enfance 2 [1:30] 3. Enfance 3 [2:12] 4. Enfance 4 [3:56] 5. Enfance 5 [19:33] 6. Enfance 6 [11:14] 7. Enfance 7 [1:29] 8. Enfance 8 [8:09] 9. Enfance 9 [1:00] 10. Enfance 10 [4:51]

joelle-leandre.com
fourecords.com


DAUNIK LAZRO / JOËLLE LÉANDRE / GEORGE LEWIS – Enfances

Fou

January 1984. As your darling reviewer was living his life’s best year – school finished six months prior, stint in the Italian army still to come, everything simply perfect in total “I-do-what-I-want” mode – three big names of improvisation were already at work to establish priorities and levels in the “acoustic freedom” category. Heterodoxy of timbres, vivid intelligence and communal intuitiveness made sure that, on a winter evening in Paris, Lazro (alto sax), Léandre (double bass and voice) and Lewis (trumpet and toys) would manufacture something special. That “something” is finally documented in its entirety in this exquisite release, of which about 20 minutes had appeared on Lazro’s double LP Sweet Zee (HatART), published six years prior.

So, once again we’re trying and distinguish between people born with a gift and peddlers of virtues that do not exist at all. For starters, this trio all but ignored the meaning of “inertia”. In varying combinations, they merely opened the arms and let the energies of instantaneous reaction flow through the bodies. The sounds are positioned with committed precision in spite of their spontaneous generation; a sensible improviser always know when it’s time to speak, to remain mute, or just to laugh at the surrounding events while keeping up with the ongoing currents. Naturally, this is not enough to produce entertaining music. Most of all, what’s needed in such a context is the capacity of portraying diverse realities in the space of instants. Lazro’s resolute discharges transmit a sense of passionate animation; Léandre’s mixing of powerful technique and ironic poetry has become a trademark over the decades; Lewis’ unusual utterances and joyful chatter complement the interplay with a cross of indiscipline and fluidity. The magic lies in the impeccable proportions of the resulting materials, invaluable segments of “here and now” counterpoint permeated with spectacular clarity and not a little fun. A temporary relief, if you will, for those who crave a universal resurrection via sheer sonic liveliness. Count me among them, steadily dwindling hopes notwithstanding. Or call the ambulance, and prepare the straitjacket.


Sophie Agnel + Daunik Lazro
Marguerite D'Or Pâle
Fou Records FR CD 21

Daunik Lazro + Joëlle Léandre + George Lewis
Enfances à Dunois le 8 janvier 1984
Fou Records FR CD 18

Evan Parker + Daunik Lazro + Joe McPhee
Seven Pieces: Live at Willisau 1995
Clean Feed CF397CD





French saxophonist Daunik Lazro has been a key figure in European free jazz and improvised music for forty years. These three recent releases demonstrate the quality of his work in different contexts over the past thirty years, as well as touching on shifting approaches in the music.

Enfances à Dunois le 8 janvier 1984 presents Lazro, exclusively on alto, along with Joëlle Léandre (on bass and vocals) and George Lewis (on trombone and toys) in a series of duos and triosthat are at once provocative and playful in the extreme, at times with the effect of radio dial twirling. 21 minutes of this 57-minute performance was released in 1985 as part of Lazro’s two-LP set Sweet Zee on HatHut (the other sessions had an international cast that included American cellist Tristan Honsinger, Japanese trumpeter Toshinori Kondo and Portuguese violinist Carlos Zingaro). The restored concert gives a view of the music’s depths as well as its variety.

The performance’s brief events present musics of radically different shape. “Enfances 2” has Léandre practicing a kind of sprechgesang; after a few seconds of initial orientation, “Enfances 3” passes through a free-bop phase of light alto and trombone then goes on to other dimensions. Each piece is an explosion of different textures: there are different vocal and verbal intrusions, whether poetic or operatic; a whistling saxophone and chanson find momentary unison; bass sounds range from factory-noises to concert hall cello or violin elegance; trombone events range from trumpet register to gastric noise; sounds that suggest unlisted instruments (e.g. alto clarinet) occasionally arise.

The long segments – “Enfance 5” stretches to nearly 20 minutes – are both Dadaist playground and psychodrama in which any sonic event, including near-silence, is possible, and none is more likely than another, whether it’s Lazro’s soaring, Ayler-inspired melodies and choked whistles or Lewis’s speech-like muted episodes. In one particularly fine moment, Léandre supports a Lewis trombone oration with bowed walking bass (a creative feat as well as a technical one); elsewhere, Lewis lends a duck-quack mouthpiece obbligato to a pensive Lazro interlude. “Enfance 6” features the trio’s most sustained creative interaction, dense play that begins with Lazro and Lewis in duet to be eventually joined by Léandre supplying further forward momentum.

Seven Pieces: Live at Willisau 1995 documents a fine trio of three saxophonists who are also contemporaries – Lazro (born 1945), Evan Parker (1944) and Joe McPhee (1939). In 1996, material from the same tour was released eponymously on the Vand'Oeuvre label. The new release comes from a recently discovered cassette. If improvised music has at times suffered a certain surfeit of saxophones, the three heard here are models of taste and invention, consistently varying dynamics and approaches.

If the lineage of Ayler and Coltrane is inevitable, it’s entirely positive here, as in the cascading finale of “To Rush at the Wind” with Parker on tenor, Lazro on alto and McPhee on pocket trumpet. The Ellingtonian roots are less expected. The trio is at its lightest on the opening “Echoes of Memory,” emphasizing higher pitched horns – Parker and McPhee’s sopranos and Lazro’s alto. The dovetailing lines reveal consistent close listening, with lines frequently gathering in concluding unisons. Those Ellington suggestions are picked up with greater insistence later. On “Broadway Limited,” the extreme upper registers of Parker and McPhee’s soprano’s eventually give way to Lazro’s rough-hewn baritone, The finest of these moments is “Concertino in Blue”: it begins with Parker on tenor and McPhee on alto clarinet using circular breathing to play drones at the threshold of hearing, while Lazro creates a rich, lyric tapestry with his baritone’s lower register, a contemporary equivalent of Harry Carney.

The joy of this trio is that there’s a kind of excess of real contrapuntal content. It’s still densely musical when members lay out, whether it’s for a tenor/alto duet by Parker and Lazro (the two somehow suggesting a third voice) or Parker playing a characteristic soprano solo in which harmonics and lines multiply to create a choir of one. Recorded little more than a decade after the iconoclastic Enfances, Seven Pieces seems to reimagine traditions.

Marguerite d'Or Pâle (the CD invokes Mikhail Bulgakov’s wondrously strange The Master and Margarita) documents a Moscow concert from June 2016. It’s an intimate improvised study in concentrated listening and focused sonic gestures. Lazro plays baritone and tenor here, while Sophie Agnel gives as much attention to the piano’s interior and strings as she does the keyboard. While Lazro combines voice and embouchure to press isolated cries from his horns, seemingly seeking the instrument’s most authentic voice, Agnel strikes piano bass strings covered with multiple vibrating materials or creates bell-like chimes on the instrument’s frame. Sudden slashes of piano strings lacerate the air; in another moment, a saxophone sound will contort into speech. Occasionally the duo will opt for high-speed synchronicity (“Bbystro!”), but it’s in the unheard resource, the fresh gesture, the muffled or muted complaint that they reveal the intensity and invention of their collaboration. The final episode “Ochi Chornye” is music of continuous change, including a passage of Agnel constructing ostinatos made up wholly of distinct sounds to accompany Lazro’s free exploration of ancient jazz romance (Ben Webster comes to mind) before he concludes with a juddering, multiphonic roar.

Lazro is as much the dedicated explorer today as he was decades ago, at once maintaining focus and challenging expectations, creating music that’s both vivid and individualistic. His work is well worth seeking out.
–Stuart Broomer